dimanche 11 février 2018

J-174 Intersectionnalité et inclusion

Hier, j'ai participé à un débat sur l'activisme LGBT+ aujourd'hui, en qualité de co-président de Paris 2018, mais aussi militant de longue date. C'était chez BCG. Bravo à l'association étudiante LGBT+ ESCaPe pour l'organisation. Derrière le langage, de vrais combats...



Comment prenez-vous en compte l’intersectionnalite des luttes (ex : réfugié.e.s lgbt, lgbt racise.e.s…)
En se fondant sur ces principes d’inclusion, Paris 2018 cherche à ne pas se ghettoïser et met en avant sa devise « all equal ». Cela dépasse la seule cible LGBT+. Pour ne pas rester dans l’incantation, l’association a créé une équipe inclusion afin de s’assurer que tous les publics sont représentés, en particulier les femmes, les jeunes, les seniors, les trans*, les personnes séropositives, les personnes en situation de handicap, les réfugié.e.s ou les personnes vivant dans les quartiers de la ville. L’idée est toujours de rendre la pratique accessible. Donc adapter le sport pour qu’il n’y ait le moins de barrière à l’entrée. Cela passe par exemple par des bourses de solidarité. Plus de 500 personnes du monde entier vont être aidées pour participer à Paris (budget de 280 000 €). Pour nous, cela passe aussi par une fédération de toutes les associations en lutte contre les discriminations ou en charge de ces publics, comme par exemple SOS homophobie ou l'Inter-LGBT, mais aussi la LICRA, le LDH ou FEMIX, la FAGE ou la Fédération française Handisport. Enfin, nous cherchons à laisser en héritage une vision commune d’un sport plaisir universel sans discrimination et véritablement accessible au plus grand nombre. Ce sera le thème de notre conférence du 1er au 3 août.

Comment vulgariser un vocabulaire militant auprès du plus grand nombre sans tomber dans le communautarisme qui en France effraie les puissances publiques ?

Les pouvoirs publics ont beaucoup évolué sur les questions LGBT+ et commencé à intégrer notre vocabulaire. Par exemple, en ajoutant le H, la Délégation interministérielle de lutte contre le racisme et l'antisémitisme (aujourd'hui DILCRAH) ne s'est pas contenté de l'homophobie mais exprime la lutte contre la haine envers les personnes LGBT. Il est évident qu’en commençant par nommer les concepts, on les rend visible et on peut résoudre les problématiques posées. Mais c’est vrai que la complexité des termes et des concepts rend parfois nécessaire un lexique. C’est encore plus vrai pour le public. Personnellement, je préfère parler de diversité des identités de genre et d’orientations sexuelles que d’allonger la liste de lettres LGBTTIPQQAA+ dont la définition est parfois périlleuse. C’est le même débat sur l’écriture inclusive que nous avons-nous-mêmes adoptée mais que nous tentons néanmoins d’éviter en préférant les formules synthétiques.

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